Stéphane
Perot Vendredi 30
novembre 2007
Note de synthèse :
La politique de change est au centre des débats des politiques
économiques dans les pays industrialisés (OCDE), comme dans les pays émergents.
On constate que le système monétaire international
s’est profondément modifié au cours des années 90, lorsque certains pays
réalisaient une union monétaire (l’Union Européenne), alors que d’autres, des
pays émergents, revenaient à un système de change beaucoup plus rigide (cas de
l’Argentine) ou inversement abandonnaient l’ancrage qu’ils avaient établi
généralement sur le dollar, pour revenir au flottement, suite à des crises
financières (Mexique, Brésil, pays asiatiques…).
Ainsi ces choix de système de changes sont
prééminents pour la conduite des politiques économique d’un pays, notamment en
terme de marge de manœuvre des autorités monétaires et en terme d’ajustement
macroéconomique.
Il
faut rappeler que l'objectif ultime de la politique économique, par
l’intermédiaire du meilleur régime de change, est de parvenir à la croissance
économique le plus rapidement possible et de manière durable ; le régime de change affectant
en effet la stabilité et la compétitivité de l'économie.
Un régime de change peut se
définir comme l'ensemble des règles qui déterminent l'intervention des
autorités monétaires sur le marché des changes, c’est à dire le comportement
du taux de change. Il existe ainsi une très grande variété de régimes qui se
situent entre deux extrêmes : les changes fixes et les changes flexibles ou
flottants.
Un régime de changes fixes suppose la définition d'une
parité de référence entre la monnaie du pays considérée et une devise (ou un
panier de devises), à laquelle la banque centrale s'engage à échanger sa
monnaie. Lorsque le marché des changes est libéralisé, le respect de cet
engagement lui impose d'intervenir sur le marché des changes dès que le taux de
change s'éloigne de la parité établie, par l'achat de la monnaie nationale si
la
monnaie tend à se déprécier, ou par sa vente dans le
cas contraire.
Dans
un régime de changes flexibles, à l'inverse, aucun engagement n'est pris
au sujet du taux de change, qui flotte librement (flottement pur), en fonction
de l'offre et de la demande sur le marché des changes. La politique monétaire
retrouve alors son autonomie, et la banque centrale abandonne le contrôle du
taux de change nominal, qui est désormais déterminé sur le marché des changes.
Par
ailleurs entre ces deux extrêmes, on trouve des régimes intermédiaires,
qui se distinguent selon les fluctuations que la banque centrale autorise
autour de la parité de référence, et selon la fréquence des réalignements de
cette parité.
Nous allons ici nous recentrer sur les enjeux et la portée économique
de la politique de changes flexibles, constatant que les pays ont
progressivement abandonné les systèmes de changes fixes, au profit des changes
flottants, ou semi-flottant.
En effet depuis 1971, c’est un système de change
relativement flottant qui s’est instauré en dépit de quelques exceptions.
Nous essaierons donc de mesurer les impacts et
l’efficacité réelle de ce système de change, en régime flottant.
Quelles sont alors les vertus et les
désillusions de ce régime de changes flexibles sur l’économie ?
Nous aborderons ainsi dans un premier axe, les effets escomptés de
ce type de choix en matière de change, illustré par des exemples tirés de
l’actualité de ces dernières décennies.
Puis nous expliquerons dans une seconde partie l’impact des
fluctuations de la parité euro/dollar dans notre contexte économique et
conjoncturel.
Le taux de change se définit
comme le prix relatif des monnaies de deux pays. Ce prix relatif est
constaté lors de tout échange entre des biens ou entre des actifs.
Depuis 1971, c’est un
système de taux de change relativement flottant qui s’est instauré dans la
plupart des pays. L’expression de « flottement imparfait » est
d’ailleurs souvent utilisée pour désigner le système ambivalent actuel.
Ainsi,
ce système des taux de change a connu un développement considérable au cours
des années 1990 du fait de trois facteurs principaux : le développement du
commerce international ; la libéralisation des mouvements de
capitaux et la sophistication des techniques financières.
Nous montrerons quels sont les avantages et les
limites de ce type de système de change.
Dans un système de changes flexibles, les taux de change fluctuent
librement en fonction du jeu de l’offre et de la demande ou, au moins
fluctuent dans les limites de marges larges. Ainsi les Banques centrales
peuvent être amenées à intervenir dans le cadre de fluctuations passagères trop
importantes pour les moduler à terme.
Ainsi, dans un tel système, le taux de change laissé
à lui-même sans intervention compensatrice des autorités monétaires, se
détermine conformément à la loi de l’offre et de la demande.
Les partisans d’un système de change flottant mettent
traditionnellement en avant plusieurs avantages…cela dit on ne sait pas si
l’avènement de ce système de change flottant généralisé relève des
circonstances (fin de Bretton-Woods) ou d’une véritable volonté délibérée.
A.
Les
vertus déclarées et les avantages réellement confirmés.
Le régime de changes
flottants actuel entre les principales monnaies, Dollar, Euro et Yen, présente
en théorie de nombreux avantages :
Il permet tout d’abord une
certaine autonomie des politiques monétaires, car en cas d’excédents
commerciaux, les banques centrales ne sont plus obligées d’augmenter
mécaniquement la masse monétaire en contrepartie de l’arrivée des devises
étrangères, ce qui a pour effet d’importer l’inflation si la hausse des prix étrangers
sont supérieurs aux hausses des prix intérieurs. Il suffit alors de laisser
glisser le cours de la monnaie à la hausse sur les marchés internationaux.
Les changes flottants permettent aussi le rééquilibrage
automatique de la balance extérieure, sans que les autorités monétaires
aient à intervenir.
En effet, un déficit commercial suscite une
contraction de la masse monétaire, qui provoque une augmentation du taux
d'intérêt et donc une entrée de capitaux étrangers attirés par les taux
rémunérateurs. Sur le plan économique, cette contraction de la masse monétaire
entraîne un ralentissement de l'activité économique, une stabilisation des prix
et donc une amélioration de la compétitivité sur les marchés nationaux
étrangers ; ainsi les exportations augmenteront, les importations
diminueront et la balance commerciale se rééquilibrera.
Nous pouvons voir dans un second temps qu’il s’agit d’un système
plus équilibré en apparence par rapport à un système de changes fixes qui
faisait explicitement référence à une monnaie dominante, le dollar.
En effet les changes flottants permettent une
adaptation rapide aux chocs réels, notamment en cas de déséquilibre
des paiements courants, provoquant des conflits entre l’offre et la demande de
devises. Il faut rappeler qu’en système de changes fixes il en résultait une
variation des réserves de change puisque la banque centrale doit intervenir
pour maintenir la parité de la monnaie nationale. En revanche, en changes
flottants la banque centrale n’a plus à intervenir : l’ajustement sur le
marché des changes est réalisé par des mouvements de capitaux, provoquant la
variation du taux de change. Celle-ci modifie donc les conditions de l’échange.
Par exemple en cas de déficit, on assiste à une diminution de la valeur de la
monnaie qui renchérit les importations et rend plus attractives les
exportations. A terme l’équilibre est rétabli…
De plus, nous constatons que
les banques centrales n’ont plus besoin de conserver des réserves
importantes de devises pour défendre le cours de la monnaie. Dans ces
conditions les banques centrales ne doivent pas subir des variations de leur
volume de réserves officielles et les institutions ne reçoivent plus de
demandes de réserves nouvelles.
Egalement, on s’aperçoit que
ce système de changes flottants fait que les marchés sont moins sensibles
aux fortes poussées de fièvres spéculatives, comme celles qui se
produisaient sur les monnaies dont l’évolution laissait penser qu’une
dévaluation ou une réévaluation était inéluctable. Dans ce cas tous les opérateurs
étaient encouragés à vendre ou à acheter cette monnaie à des fins purement
spéculatives. Au contraire, les changes flexibles amènent les marchés à des
ajustements mutuels, permanents et graduels, entre le cours des devises et les
anticipations des opérateurs.
Enfin les politiques monétaires des pays peuvent être plus flexibles. En effet puisque la
variation du taux de change garantit l’équilibre extérieur, la politique
économique bénéficie d’un degré de liberté supplémentaire : le taux
d’intérêt peut être utilisé à la réalisation d’objectifs internes. On présente
souvent les changes flottants comme un moyen « d’immuniser » une
économie de la conjoncture étrangère. Ainsi on pourrait interpréter la mise en
place des systèmes flottants comme étant l’opportunité de pouvoir choisir sa
propre politique monétaire avec des taux d’inflation acceptables.
Cependant on constate que
les évolutions récentes vers un régime de changes flexibles renvoient à un
relatif échec. En effet les résultats des changes flottants s’avèrent
décevants…Ce système de change flexible n’a semble-t-il pas tenu toutes ses
promesses.
B. Les inconvénients et les désillusions de la
politique de change.
Dans un premier temps on
peut dire que ce système de changes flexibles est caractérisé par une forte
sensibilité du taux de change aux flux de capitaux dans l’économie. On
considère par exemple que 10 milliards supplémentaires injectés sur le marché,
pouvait entraîner un mouvement de 5% sur les cours. Ainsi les taux de
changes nominaux enregistrent une volatilité plus grande à court et moyen terme,
ce qui peut provoquer des impacts négatifs sur la balance commerciale.
Au niveau du
système monétaire international par exemple, la polarisation s’effectue surtout
autour de la relation entre trois grandes monnaies : euro-dollar ;
dollar-yen et dollar-Sterling.
Ces
fluctuations correspondent à des évolutions relatives à la productivité entre
secteurs et à l’insertion des pays dans les échanges internationaux. Or cet
écart entre la structure des taux de changes réels, (c’est à dire les prix
relatifs entre pays) et les facteurs réels de la compétitivité peut avoir une
influence négative sur le commerce international.
On
observe ainsi une forte volatilité des taux de changes, qui se fait au détriment
des agents économiques (notamment les entreprises), concernant leurs
éventuelles prévisions et anticipations.
Dans un deuxième temps, on
constate que la flexibilité du change n’a pas favorisé un rééquilibrage des
balances courantes, car les Etats-Unis ont cumulé une dette extérieure
considérable, en raison du déficit de leur balance courante à l’égard du reste
du monde. Le régime de changes flottants a ainsi accentué le privilège du
dollar, qui bénéficie toujours d’un réel pouvoir au niveau international. Ainsi
on n’a pas observé de tendance à l’équilibre des balances des opérations
courantes dans la plupart des pays. Beaucoup ont conservé un besoin de financement.
Dans un troisième temps, on
s’aperçoit qu’un régime de change flexible est susceptible d’être
inflationniste, dans la mesure où il entraîne moins de contraintes dans les
politiques monétaires menées par les pays. Ainsi la pratique des politiques
monétaires restrictives, en jouant sur la hausse du taux d’intérêt a pour
objectif de limiter les pressions inflationnistes. Cependant un tel régime de
change limite l’intervention des autorités monétaires et de ce fait risque
d’entraîner une augmentation du niveau général des prix.
De plus, les éventuelles dépréciations du taux de
change peuvent aussi être source d’inflation. Effectivement si la baisse de la
valeur de la monnaie dynamise les exportations de biens et services, nos
importations renchérissent, ce qui véhicule de l’inflation importée
concernant nos importations incompressibles, comme les énergies fossiles ou
certaines matières premières.
Dans un quatrième temps il
faut souligner que ces fluctuations sont dues aux forts mouvements de
capitaux dans l’économie, en raison des bonnes perspectives de croissance
et des bons taux de rendement (mesuré par le différentiel entre i et i*). Cela
rend instable les taux de changes, et risque de provoquer des crises en raison
de l’afflux de l’épargne étrangère. Ces flux de capitaux croissent fortement en
amont des crises, puis diminuent brusquement peu avant l’effondrement des
changes. Ceci a illustré les crises de change des années 90 dans de nombreux
pays. Ainsi les Banques centrales ne peuvent plus contrôler les crises
résultant des anticipations des opérateurs ou encore sont impuissantes face aux
bulles spéculatives.
En plus de cela, depuis le début des années 2000 la
spéculation est encouragée par l’importance des produits dérivés qui amplifient
les mouvements de changes.
Ainsi la volatilité de ce système constitue un
véritable facteur d’insécurité, qui n’a cependant pas entravé le
développement des transactions et des investissements, mais confère une très
forte instabilité potentielle à l’ensemble du système bancaire et financier
mondial.
Enfin, on a pu voir que le
système de changes flexibles n’a pas donné plus d’autonomie aux politiques
monétaires nationales, dans la mesure où les Banques centrales doivent
tenir compte de la forte volatilité des taux de changes et de la réactivité des
marchés. Au contraire, la flexibilité des taux de change a réduit l’efficacité
des politiques économiques. Une politique caractérisée de relance est devenue
difficilement soutenable, car susceptible de relancer l’inflation. Elle a
plutôt tendance à faire fuir les capitaux.
On constate ainsi que le système de changes flottants
aboutit à l’illusion de pouvoir mener une politique autonome à l’abri
des évènements extérieurs. Au contraire les fluctuations massives des taux de
change ont affecté les choix de politiques économiques dans certains pays.
II. La parité de l’euro par
rapport à ces principaux partenaires mondiaux
On constate
une appréciation croissante de l’euro
par rapport au dollar.
Depuis la création de l’euro
coté à 1,17 $, il a atteint dernièrement les 1,48 $ soit une augmentation de
26%. Cette tendance risque encore de se
confirmer dans la mesure où les Etats-Unis ont pour objectif de combler
leur dette publique, ce qui risque d’entraîner une dépréciation croissante du
dollar, car le fait d’avoir une balance commerciale négative joue à la
dépréciation de la monnaie.
D’un autre côté la balance des capitaux américaine augmente
car les investisseurs du reste du monde
achètent des actifs en dollar. On voit donc une épargne mondiale importante sur
le marché américain issue notamment des membres de l’OPEP qui font des profits
sans cesse croissants. Toutes ces raisons font que l’euro risque encore de
s’apprécier par rapport aux dollars et certains évoquent un euro égal à 1,70 $.
(Alternatives économiques, juin 2007).
Malgré cela, la monnaie
unique européenne ne s’appréciera pas forcément de façon importante car les
transactions avec les Etats-Unis ne sont pas imposantes. De ce fait le taux de
change global effectif devrait être atténué si les grandes monnaies mondiales
s’apprécient d’autant, mais cela dépend des circonstances.
En effet, cela dépendra du
comportement de change des grandes monnaies internationales par rapport à celui
du dollar. Si on prend le yuan et le yen, on se rend compte que leur monnaie ne s’apprécie que très
lentement par rapport au dollar et ceux malgré un déficit commercial très
important des Etats-Unis envers ces pays asiatiques qui préfèrent détenir des
réserves en dollars dans leur banque centrale pour éviter une appréciation de leur
monnaie. Il en est de même pour le Canada et le Mexique, les partenaires
économiques de l’ALENA. De fait, seule la livre sterling et l’euro semblent
réellement s’apprécier.
Mais quelle est donc la politique de la
zone euro envers ce taux de change ?
Comme on le
sait, la politique de change est édictée par la BCE et son objectif premier est
d’obtenir une stabilité des prix.
C’est à partir de ce but que la politique de change va être édictée. Au début,
la politique de la BCE était que la parité avec les autres monnaies importait
peu. Il fallait ainsi laisser fluctuer la monnaie selon les lois du marché des
changes sauf en cas de circonstances exceptionnelles. C’était d’ailleurs en
partie pour cela que l’euro fut créé, pour ne plus avoir à s’occuper du taux de
change sur le marché européen, passé en
change fixe par excellence avec la monnaie unique pour se préoccuper
seulement des objectifs internes. Mais à l’heure actuelle, la situation sur le
marché des changes semble préoccupante. En effet, comme on l’a vu précédemment
(II, A) l’euro risque de s’apprécier plus fortement que les autres monnaies
mondiales par rapport au dollar.
Pour éviter cela, les autorités européennes ont des moyens d’influencer le taux de change,
mais il semble que pour le moment il y aurait un désintérêt concernant
l’appréciation de l’euro.
Toutefois, ces dernières
années ont montré une étroite corrélation
entre les taux directeurs de la BCE et de la FED et la parité du taux de change. En effet, quand les taux directeurs
de la BCE augmentent, l’appréciation de l’euro suit par rapport au dollar. Elle
est encore plus accentuée lorsque le taux directeur de la FED diminue.
A l’heure actuelle, selon
les prévisions économiques, les taux
directeurs européens augmentent et ceux de la FED risquent de baisser suite
au ralentissement économique américain, ce qui accentuera d’autant plus
l’appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar.
La BCE peut aussi intervenir en achetant ou vendant des devises
étrangères
comme la fait par exemple la banque centrale chinoise avec le dollar pour
éviter l’appréciation du yuan. Mais cela ne peut se faire sans une entente
entre les banques centrales des pays concernés. Si on prend l’exemple de la force de l’euro par rapport au yen, il
suffirait d’une simple entente entre les pays pour aboutir à une appréciation
du yen.
Mais en ce moment, la BCE se préoccupe peu de sa politique de
change, même si certains partenaires européens souhaitent fixer une ligne
de conduite du taux de change. Cette volonté permettrait de pallier l’appréciation importante de la
parité de l’euro par rapport au dollar, permettant ainsi de respecter
l’objectif initial de stabilité des prix. Toutefois, l’impact de la hausse de
l’euro permet de limiter en partie la
flambée du prix des importations incompressibles vers la zone euro
(notamment l’énergie).
Ceci permet de comprendre le
laxisme européen sur la forte appréciation de sa monnaie. En revanche, à terme,
la forte augmentation du prix du baril
de pétrole pourrait pénaliser la
stabilité des prix dans la zone euro. Le seul moyen d’atténuer ce coût
passe par une appréciation de l’euro, pour atténuer le prix d’achat du baril.
Ainsi, cette dépendance
énergétique est donc en grande partie le facteur explicatif de l’appréciation
de l’euro.
·
Conclusion :
Ainsi, pour
conclure, nous pouvons voir que la politique de change dans la zone euro
n’est pas la priorité majeure des autorités.
Cependant certains acteurs
se préoccupent de cette situation marquée
par l’appréciation croissante et durable de l’euro par rapport au billet vert,
notamment le gouvernement français, qui
reproche à la politique menée par la BCE d’entretenir ses déficits commerciaux.
Dans ces débats, les
instances monétaires européennes rétorquent que la France cherche à s’éloigner
des objectifs de rigueur prônés par l’UEM. Ainsi La BCE dit qu’une autre
alternative est possible, à l’instar des politiques menées avec réussite en
Allemagne.
De plus il semble y avoir une certaine divergence entre les
politiques au sein des Etats membres, renforcée par les disparités
économiques des pays. Ce réel
manque d’organisation des institutions
européennes ne favorise pas cette entente communautaire sur le taux de
change.
Il faut donc espérer que la
solitaire ascension de l’euro sur le marché mondial n’isolera pas l’Union
européenne de l’économie mondiale et ne détériorera pas son commerce extérieur
pour les années à venir…
Contexte économique : le passage d’un système de
changes fixes à un système de changes flottants.
Le système monétaire international issu
des accords de Bretton Woods a disparu, en matière monétaire, le 15 août
1971 quand le président Nixon a décidé la suspension de la convertibilité en
or du dollar. Dans le système monétaire international mis en place en 1945,
les taux de change étaient maintenus fixes par rapport au dollar, ce dernier
étant convertible en or (35 dollars l’once) et les monnaies pouvant varier de
plus ou moins 0,75 % autour
de leur cours pivot. La mobilité très réduite des capitaux,
l’absence de convertibilité des monnaies européennes jusqu’en 1958 et la difficulté à mobiliser
des ressources extérieures encadraient strictement le système.
La défiance croissante vis-à-vis du dollar à partir du début des années soixante
et le développement des économies européenne et japonaise ont considérablement
ébranlé le système de Bretton Woods : les dollars se sont accumulés hors des
Etats-Unis dans des proportions bien supérieures aux disponibilités en or de la
Réserve Fédérale.
L’éclatement du système de taux de change fixe a alors conduit, en 1973, au choix
d’un système de changes flottants avec libre circulation des capitaux et
autonomie de la politique monétaire. Toutefois certains pays ont tenté de
stabiliser leurs monnaies entre elles (c’est la mise en place par exemple du
serpent monétaire européen, puis du système monétaire européen).
Cependant on va rapidement
s’apercevoir des limites d’un tel système de change…